© Elsa BONY
FRÈRES DES LOUPS
XXV
Sûr, je vous dis salut, vous amants de la nuit
Pour la compénétrance aux fenêtres ouvertes ;
Qu'ils veuillent bien entrer tous les destins des morts,
Tous les rêves passés des grands rêveurs du monde !
XXVI
Le soir, il faut mouiller, bien à l'abri, vos ancres.
Nous écoutions, bien sûr, mais dans nos têtes folles
Des rêves imprudents construisaient notre envie
De noirs vaisseaux, la nuit, navigants à l'espère.
XXVII
Fort loin nous a mené cet espoir de prodiges
Que Marcus le Marin sans cesse ressassait
Pour les yeux agrandis de l'école marine
Jusqu'à trouver un jour les prodiges en nous.
XXVIII
Frères des loups, renards et toutes bêtes noires
Écoutez donc l'appel lancé plus d'une fois.
Le cordier veille tard pour nous tresser des cordes
À orner, dans le ciel, de toute ombre le cou.
(bernard garrigues)