SI LÉGER PARCE QUE TIEN



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© Elsa BONY

SI LÉGER PARCE QUE TIEN

 

XXI

 

La crainte de briser une enveloppe sûre

Chaque soir nous retient auprès de notre feu

À bâtir notre amour de brassées de silence

Si léger parce que tien, si léger parce que mien.

 

XXII

 

Qui me jettera donc mon passé à la tête

Pour briser comme un œuf tous ces enchantements,

Ce miroir déformant où mon visage triste

Apparaît souriant et heureux de son sort ?

 

XXIII

 

Quelle année a été le jour de ta naissance ?

Quel berger rassembla en troupeau les étoiles

En haut du ciel serein pour qu'elles te possèdent

Chacune à son tour, Chaque-jour-différente ?

 

XXIV

 

La porte m'appartient et ne l'ose franchir

Quand je sens la pesée de la nuit sur les murs

Je me sais à nouveau frère des chiens errants

Aux muscles tous noueux de plombs sales de rage.

 

(bernard garrigues)